Né d’une femme J.S. SPONG (1992, trad . 2015)
Conception et naissance de Jésus dans les évangiles.
- Comment pouvons -nous dépasser les préjugés patriarcaux et les a priori masculins pour lire, écouter et interpréter cette histoire de manière plus objective ?
26 .Puisqu’elle est connue sous le nom de « la vierge » , elle a contribué à ce schéma particulièrement chrétien qui consiste à considérer les femmes principalement en termes de fonctions sexuelles (…) Les femmes sont définies non pas d’abord comme des personnes et ensuite comme des êtres sexués, mais d’abord et avant tout comme des « femelles » dont la sexualité détermine l’identité.
36. Dans notre monde moderne,le littéralisme n’est rien moins qu’un ennemi de la foi en JC.
39. Pourquoi la femme réelle qui était aux côtés de Jésus pendant sa vie et lors de sa mort a été remplacée dans l’histoire chrétienne par une femme irréelle et asexuée ?.
(…) Dois-je être pré-moderne et empli de préjugés pour être chrétien ? ou dois-je quitter le christianisme pour échapper à mes préjugés et prendre au sérieux mon monde postchrétien ?
44. Aborder l’histoire à travers le midrash.
Le midrash représentait les efforts faits par les rabbins pour interroger, provoquer et disséquer les Ecritures sacrées à la recherche des sens cachés.
45. Notre culture (…) demande « cela s’est il vraiment produit ? » Les auteurs bibliques impliqués dans la tradition midrashique tentaient de répondre à une question assez différente : « qu’est- ce que cela signifie ? »
47. le seul fait historique évident est que Jésus.est né. (…) Les récits de naissance de Mt et Lc doivent être vus comme des tentatives midrashiques pour interpréter la puissance et l’impact du J. adulte.
- Né d’une femme , le témoignage de Paul cf Galates 4/4
- l’hypothèse de Paul est que la naissance de Jésus était complètement normale et totalement humaine.
55. Du scandale de la croix au scandale du berceau
65. il y avait une beauté indéniable dans ce J, qui était réellement « l’homme pour les autres. » (D Bonhoeffer) (…) ¨Pâques éclata non pas tant avec un miracle externe surnaturel, mais avec l’aurore de la prise de conscience interne que cette vie de J reflétait une nouvelle image de Dieu, une image qui défiait la sagesse conventionnelle et qui interrogeait le roi exalté qui jusque -là était l’image principale à travers laquelle Dieu pouvait être compris.
Les scènes de la naissance de Jésus ont été fixées dans nos consciences et nos inconscients à travers des trésors artistiques, des chants et des cantiques de Noël et des spectacles annuels..
71 .Avec le temps, le récit de la naissance virginale rejoindra l’histoire d ‘Adam et Eve et celle de l’Ascension cosmique aux rayons des éléments clairement reconnus comme des données mythologiques de notre foi, dont le but n’était pas de décrire un événement réel, mais de capter les dimensions transcendantes de Dieu sous des mots terrestres et des concepts d hommes du Ier siècle.
Dire de ces récits de naissance qu’ils sont mythologiques n’est pas rejeter leur vérité. (…) Le langage de la poésie et du mythe est devenu le langage utilisé par ceux qui cherchaient à décrire la rencontre divino-humaine qu’ils pensaient avoir vécue.
76. La naissance du christianisme a été un événement de Pâques et non un événement de Noël.
Les récits de naissance de Mt et Luc ne disent rien de factuel au sujet de la naissance de J. (…) Personne n’attend dans une maison ou dans une salle d’hôpital qu’un grand homme naisse. (…) Dans l’histoire, les récits de naissance autour d’une personne se développent seulement quand sa vie adulte devient significative pour son peuple ou pour le monde en général .
161.Je pense que son contenu est d’abord un spectacle interprétatif qui a charmé des publics bien avant que l’évangile de Luc ne soit écrit.
169. Est il probable qu’un homme ait mis sa femme presque à terme sur un âne et l’ait forcée à parcourir les 160 km (environ) de Nazareth à Bethléem ? Comme une exégète féministe l’a remarqué : « Seul un homme qui n’a jamais eu de bébé a pu écrire ce texte ».
198. Je me demande si Jésus serait moins le Christ de Dieu, le Verbe incarné, si sa naissance a été naturelle? Si Joseph n’était pas son père? S’il était illégitime ?
203. Il n’y a qu’un seul fait littéral réel dans les credo historiques de l’ Eglise
« il a souffert sous Ponce-Pilate, il a été crucifié, il est mort et il a été enseveli. » Cette phrase est celle qui relie le christianisme à l’ Histoire. Tout le reste dans les credo constitue une tentative pour mettre en mots une expérience de Dieu qui est au-delà de Histoire. (…) Les credo sont aussi une confession de foi élaborée dans une vision du monde pré-moderne, celle d’un univers à trois étages, qui ne fait pas sens pour les générations de la conquête spatiale.
220. (cf Jean XX, 15 ) dans la société juive du Ier siècle, réclamer le corps d’un mort, serait totalement inapproprié, à moins que la femme soit la plus proche parente .
Marie -Madeleine est la figure féminine primordiale dans le récit évangélique .
Le coût du mythe de la vierge
230. Dans les deux évangiles les récits de naissance ont installé l’Esprit-Saint à la place occupée normalement par le père ou l’agent masculin, faisant ainsi de la définition masculine de l’E-S la définition dominante. (….) c’est ainsi avec un Dieu défini de manière écrasante comme masculin que le christianisme a entrepris son voyage à travers l’histoire.
245. L’émancipation des femmes provient principalement de ces endroits du monde où la Réforme protestante a mis à terre les stéréotypes sexuels de la vierge Marie et de la mère Eglise.
247. Oui les idées ont bien des conséquences. (… ) Parce que Mt et Luc, pour diverses raisons, ont placé une vierge dans leur histoire concernant les origines de J, les femmes, depuis des siècles, paient selon moi un prix très élevé .
248. L’aspect féminin de Dieu, si longtemps refoulé par le patriarcat masculin, fait un grand retour vers notre conscience, balayant nos préjugés masculins et même nos définitions masculines de la femme idéale.
249. Seule survivra une Eglise qui parviendra à se libérer de sa définition sexiste à l‘égard des femmes, considérablement ancrée dans la tradition de la vierge Marie.
Notes de lecture de p.M.
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