L’éternité affleure Gérard BESSIERE , 2014
(extraits choisis par Pierre M,2016)
- Je cherche les fissures de nos vies, qui laissent passer ce qui en nous est plus réel que nous.
Je guette l’éternité. ..au plus intime, « l’éternité affleure ». Elle n’a pas d’âge.
21.j’aime le soir et sa bonté bienveillante.Les vers de Rilke me reviennent en mémoire:
« le crépuscule, cette tendresse de l’espace, pose ses mille mains sur mille têtes. »
- je revois souvent la grosse fleur dans le paysage brûlé. Symbole ? Dans les déserts de nos foules, dans les déserts de nos existences, y a-t-il des fleurs inattendues qui soulèvent les carapaces et libèrent un avenir fragile ?
- Job élève la plainte déchirante de l’humanité dans l’opacité cruelle de son destin.
Il nous donne d’entendre la réponse: elle n’est pas dans les explications morales ou religieuses, elle est dans le silence et le mystère….
Jésus ne donnait pas de réponse sur l’origine du mal…mais il allait vers les malades et les méprisés, il luttait contre tout ce qui pèse sur l’humanité.
- dans la vie des hommes, il y a aussi des êtres discrets…qui fécondent sans le savoir l’existence des autres, (comme des abeilles…) sans jamais renoncer malgré les horreurs qui s’abattent sur les personnes et sur les peuples . Ils semblent parfois marginaux,isolés, mais ne sont-ils pas les abeilles qui font naître des avenirs ?
- l‘éternité n’est pas un « après la mort » qui durerait toujours, un temps sans fin.
La transcendance n’est pas un « au-dessus », l’état supérieur, inaccessible, du réel.
L’une et l’autre -faut-il les séparer ? » sont dans notre vie, « ici et maintenant ».
- Reste à accepter en paix l’ignorance,…à oeuvrer à notre mesure à la montée humaine,…à nous émerveiller de l’amour, de la beauté…à ouvrir enfin les mains dans l’attente de L’Ultime. Et à tenter de parler pour ne pas se taire ?
78.D.Bonhoeffer : »Dieu nous faitsavoir qu’il nous faut vivre en tant qu’hommes qui parviennent à vivre sans Dieu » ( cf Marc, XV,34)
- je cherche : le brouillard recouvre parfois même le paysage proche et m’immobilise, avant qu’une éclaircie ne m’invite à reprendre la marche.
- Al Hallaj, mystique musulman, crucifié en 922 à Bagdad, chantait à Dieu :
« tu es le rythme de mon souffle, et le nœud de mon être. »
- j’ai vu s’éloigner en moi cette séparation entre croire et savoir qui m’avait toujours gêné. Désormais ma démarche intérieure conjugue la foi et la raison .
- pour Jésus, la « foi » n’était pas l’adhésion à un corps de doctrines. Elle était un acte de confiance dans le prophète qui voulait guérir les hommes de tout ce qui les accable.
- la fraîcheur vive de l’Evangile est ma « bonne nouvelle » quotidienne, inépuisable, qui déborde toutes les formulations .
148-149 . j’écoute le silence de l’avenir au coeur secret des humbles graines.
(« le Royaume de Dieu est comme un grain de moutarde… »)…
Terre et ciel, épousailles,
Mystère de vos vies,
Comment dire en nos mots l’indicible Présence ?
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