En Sarthe des Chrétiens en Marche, des liens avec la CCBF

A PROPOS DE LA CÉRÉMONIE POUR LA PAIX

À LA CHAPELLE DE L’ORATOIRE LE 11 NOVEMBRE

Une nouvelle fois cette année, nous étions à la maintenant traditionnelle cérémonie du 11 novembre, organisée par la Préfecture et qui réunit dans la chapelle de l’Oratoire, pour célébrer la paix, les différentes confessions et associations spirituelles : juifs, musulmans, chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants unis, évangéliques), francs-maçons. Chaque représentant prend librement la parole, son intervention étant ponctuée par une pièce musicale en phase avec la confession ou la spiritualité concernée. Quelques remarques sur ce à quoi nous avons assisté ce 11 novembre 2013 :

  • Pour la deuxième année, sauf erreur, outre les confessions monothéistes traditionnelles, la spiritualité maçonnique était représentée par le Grand-Orient de France. Cela nous semble une bonne chose et témoigner, en un tel lieu et en un tel jour, d’une laïcité vraie, telle que les confessions traditionnelles reconnaissent n’avoir pas le monopole d’une contribution véritablement spirituelle au bien commun. De fortes paroles peuvent être prononcées dans ces circonstances et plusieurs ont légitimement rendu hommage à Serge Nikitine, disparu il y a peu, dont les propos, au nom de la communauté orthodoxe, ont toutes ces années témoigné, au risque d’irriter parfois l’oreille préfectorale, de ce qu’une foi particulière peut être la source vive d’un exceptionnel et très concret « souci des autres », tout particulièrement des plus démunis.
  • Le représentant juif comme le représentant musulman ont  tous deux clos leur intervention en demandant à l’assistance de se lever pendant qu’ils récitaient le premier, en français, la « prière juive pour la république française », le second une invocation dont la traduction n’a pas été donnée. Nous nous interrogeons sur l’opportunité pour une confession particulière d’imposer à l’assemblée un geste relevant de sa tradition rituelle spécifique (certains dans le public sont d’ailleurs ostensiblement restés assis durant la prière musulmane, marquant ainsi leur désaccord avec le geste imposé). Le registre requis par les circonstances ne peut être que celui de la parole publique ou d’un rituel authentiquement républicain (comme le chant, debout, de l’hymne national puis de l’hymne européen). Il nous paraîtrait regrettable que ce que nous, et d’autres, tenons pour des impairs compromette à l’avenir la tenue d’une telle cérémonie.
  • A la différence de tous les autres, le représentant catholique, sans même prendre la peine de saluer l’assemblée, s’est contenté de lire un extrait du discours d’un autre – en l’occurrence du pape François. Pourquoi paraître se soustraire à l’exercice commun qui est, à partir d’une tradition particulière mais aussi de l’inscription assumée de son représentant dans la cité locale, de risquer, sous sa propre responsabilité de président de communauté, une parole circonstanciée – au Mans, le 11 novembre 2013, etc. – qui s’adresse à des concitoyens reconnus et salués comme tels, animée de la conviction que chacun peut contribuer à sa manière à la production d’un bien authentiquement commun, et donc avant tout « municipal » ?

 Toutes ces années, nous avons convaincu un certain nombre de nos amis et relations de se rendre à la chapelle de l’Oratoire, l’après-midi du 11 novembre, pour participer à cette cérémonie. C’est pourquoi nous nous permettons de publier ces quelques remarques afin que tout soit fait pour que perdure une telle initiative : la paix civile et le vivre ensemble se construisent au quotidien et de proche en proche.

Loïc de Kerimel, le 18 novembre 2013

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