En Sarthe des Chrétiens en Marche, des liens avec la CCBF

CCBF Sarthe
Groupe de travail ‘’ les blessés de l’Eglise’’

Analyse et synthèse au 7 novembre 2011 des réponses à l’enquête auprès de personnes qui ne fréquentent plus l’église.

A – Réponses à l’enquête.

Plusieurs de ceux qui ont répondu ont été « heureux » de voir qu’un membre de l’Eglise s’intéressait à eux et ont apprécié la démarche.

Quelques chiffres

14 réponses à l’enquête – 5 « témoignages ».

12 personnes ont 60 ans ou plus –  1 (30-40 ans) – 1 (50-60 ans)

– 5 hommes – 9 femmes.

12 se disent blessés, puis 2 devenus indifférents – 3 « en colère » (pourtant pas précisé dans le questionnaire) – 1 « déçue »

Tous ont été dans l’Eglise une bonne partie de leur vie, 8 engagés, sinon « très » engagés. L’un d’eux y est resté, par fidélité.

7 lisent régulièrement l’Evangile – 3 quelquefois – 4 plus du tout.

Tous baptisés et confirmés.

Bien que le nombre limité des réponses ne soit sans doute pas vraiment représentatif d’un ensemble, elles sont quand même significatives et ne demandent qu’à être complétés par d’autres apports.

Les principales raisons évoquées.

1 – Dénonciation du comportement clérical ou l’irresponsabilité de la hiérarchie, et la non prise en compte de leurs capacités :

  • « Refus catégorique d’un prêtre à la demande d’un groupe de jeunes couples dont nous étions pour une participation active dans la paroisse »
  • « Incapacité à sortir d’un cadre clérical de médiocrité, avec adoubement de laïcs cléricaux soumis à l’institution… »
  • « Sentiment d’être complètement ignoré »
  • « Sentiment que les laïcs sont comme des « moutons » à mener »
  • « Sentiment que l’église se referme sur un « petit reste » et des pratiques plus ou moins fétichistes »
  • « Parfaite indifférence des évêques et autres pontes, à ce que nous, laïcs, pouvions dire »
  • « Invité par l’évêque, dans le cadre de mes responsabilités professionnelles, à donner mon avis, après avoir « écouté » l’énoncé de mes convictions, a « botté en touche » par une boutade vraiment malvenue. Il n’avait rien compris, (ou voulu entendre) ! »
  • « Incohérence notoire entre les textes et la pratique quotidienne, ne veux pas de la supériorité (nous avons LA vérité), des moralistes de tout poil, des refus de l’évolution (ex positions de l’église devant le sida), de l’hypocrisie de la situation de certains prêtres… réduits à avoir des relations cachées avec des femmes, voire des situations pires d’agressions d’enfants… « 
  • « Place des femmes qui sont systématiquement subalternes »
  • « Boycott de la relation par les responsables de la paroisse, exclusion de l’appel à des responsabilités, absence de réponses aux demandes, fussent-elles écrites »
  • « Absence de démocratie, baptisées, nous sommes considérées comme des enfants, sans droit à la parole. »

2 – Trop de dogmes et pas assez de spiritualité.

  • « Refus de l’église – ou des prêtres rencontrés – de revoir tout un appareil dogmatique dépassé. »
  • « Revoir la façon dont on célèbre la messe : on fait des sacrements des actes magiques… nous ne  sommes pas des enfants ! »
  • « Né catholique, je n’ai pas eu à choisir, je m’en suis éloigné considérant que l’église me proposait des dogmes et non une spiritualité »

3 – Une église trop statique, loin de la réalité du monde et de la modernité.

  • « Absence de lien avec la société »
  • « Eglise détentrice de la vérité par sa dogmatique dans l’inculture de la modernité »
  • « Il serait temps qu’elle s’adapte au monde d’aujourd’hui si elle ne veut pas disparaître ! »
  • « Eglise désespérante d’immobilisme, les novateurs ont peu de chances d’y trouver leur place ! »
  • Sentiment d’être jugée par les  « bons chrétiens », manque de liberté  de pensée et de vie.

Un retour est-il possible ? A quelles conditions ?

 Pour ceux qui disent oui, peut être :

  • « Un réel travail de recherche associant tous les baptisés pour une mise en commun de leur cheminement et un partage leur vie de foi »
  • « Un lieu de vie fraternelle, de célébration et de questionnement »
  • « L’Eglise ne se limite pas à l’institution actuelle : il ne s’agit donc pas d’un « retour » mais bien de la volonté d’établir une Eglise ouverte et plurielle. »
  • « Eventuellement, si elle retrouvait la simplicité des premières communautés, la pauvreté (contraire de la puissance), si elle se désacralise, si elle se mettait à aimer le monde plutôt que de s’en couper, si elle (re)trouvait le sens de la relation… Mais je n’y crois guère… »

Trois personnes ne disent ni oui, ni non, mais se sentent mieux accueillis à l’ERF

  • « J’ai invité parents et amis à mon déménagement spirituel, j’ai rejoint l’Eglise réformée »
  • « J’ai été accueillie à l’ERF : le Christ fait route avec tous, sans juger, sans exclure…seulement à se convertir davantage à l’amour
  • « J’ai accompagné, il y a quelques années une amie au Temple et m’y suis sentie bien accueillie ; mais parfois l’absence de liturgie me manque »

Mais six disent : non,

  • « Plus maintenant pour moi. Pour les autres ??? »
  • « Très peu probable, ouverture à d’autres spiritualités »
  • « Non, on apprend à vivre la condition humaine sans « la foi ».
  • « Non, engagement dans la philosophie bouddhiste, plus ouverte et tolérante…(3 personnes disent se tourner vers elle) »

Autre chose ?

  • « La hiérarchie catholique doit prendre conscience de la réalité de la société, puis de la nécessité de changement… qu’elle ait réellement envie de « bouger » avec… »
  • « Les brassages de cultures, d’éducations, de cheminements spirituels, d’âges doivent être privilégiés. »
  • « Favoriser la créativité et la prise de parole de chacun »
  • « Effort de compréhension des écritures confrontée aux  évolutions des connaissances de l’exégèse, de l’archéologie, de toutes les sciences humaines »
  • « Les débats concernant l’Eglise et le pape ne m’intéressent pas (infaillibilité, mariage des prêtres, ordination des femmes etc… Je les trouve sans intérêt car ces débats, quelles qu’en soient les conséquences, ne changeront rien à l’essentiel »
  • Il faut que l’Eglise soit plus en phase avec le monde d’aujourd’hui (langage, place des femmes, droit à la parole, morale…)
  • « Qu’elle soit moins hypocrite, qu’elle ouvre les yeux : j’ai connu beaucoup de prêtres ayant une amie en « cachette », ou des enfants de prêtres qui portaient un lourd fardeau – et que dire de la place des femmes ? »
  • « Question fondamentale, pour moi : l’Eglise peut-elle se réformer sans se renier ? »

B – Quelques témoignages.

Ces témoignages remettent essentiellement en cause les « lois » de l’Eglise.

Souffrance des personnes divorcées, des situations difficiles à vivre voire incompréhensibles… 3 exemples :

1 -« Arrêtez les hypocrisies douloureuses »

Un couple : elle célibataire (M) très engagée dans l’église, lui (Y) divorcé. Prière à l’église demandée au moment du mariage civil refusé.

Ils décident, douloureusement, de ne pas communier le dimanche pour respecter la loi de l’Eglise.

Y est atteint d’un cancer qui l’a emporté rapidement. Au cours de la messe de sépulture le prêtre se déplace pour donner la communion à M : « J’ai refusé » dit-elle, « même mort, Y reste mon mari !

2 – Baptême refusé aux parents : « Qu’est-ce que vous venez faire ici, on ne vous a jamais vus à l’église ? » Le petit garçon est mort quelques mois plus tard, renversé par une voiture. Les parents ont culpabilisé de ne pas avoir fait baptiser leur enfant.

3 – C. est divorcée remariée, non baptisée.

Sa fille S. va au caté avec des amies et demande le baptême.

Peu de temps après sa mère le demande aussi, elle est baptisée à la veillée pascale.

Vient le temps de la confirmation… L’évêque refuse : « divorcez avec votre second mari ! »

C – Conclusion.

Difficile à faire, chacun ayant une expérience différente, sinon à reprendre les « raisons invoquées » dans le paragraphe A. Autrement dit :

–                                  – Les baptisés demandent à être pris en considération et écoutés, plusieurs ont des formations « poussées » (3 ans de séminaire, formation à la responsabilité, formations humaines et spirituelles et s’étonnent de ne pas avoir été appelés).

– Ils dénoncent l’immobilisme de l’Eglise par rapport à l’évolution de la société et la modernité.

– La préoccupation des pasteurs est plus dans l’application de la loi, et pas assez dans le vécu intérieur, la dimension spirituelle et fraternelle.

Pour l’équipe, Ch. Robert

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